Selon l’étude de l’Agefiph de 2023, le nombre de personnes déficientes visuelles en France, c’est-à-dire de personnes qui ont beaucoup de difficultés à voir ou ne voient pas du tout, serait estimé à 1,8 million. Parmi ces personnes, la moitié est en âge de travailler. Pourtant seules 2 personnes sur 5 en situation de handicap visuel ont un emploi d’après la plus grande étude française menée sur la population DV : l’étude Homère.

Zoom sur le marché du travail

Le marché du travail reste donc un défi pour les personnes malvoyantes et aveugles. Selon l’INSEE, le taux de chômage des personnes en situation de handicap est presque deux fois supérieur à celui de la population totale. Une réalité qui ne colle pas aux attentes d’inclusivité.  

En effet, bien que la loi interdise toute discrimination à l’emploi fondée sur le handicap, la méconnaissance et les préjugés des entreprises concernant le travail des personnes handicapées visuelles font hésiter les employeurs, encore aujourd’hui, à embaucher des personnes dans cette situation.  

Ainsi les personnes malvoyantes ressentent des freins lors de la recherche d’emploi : « 66 % estiment que leur handicap limite fortement le nombre de postes pouvant être occupés et 27 % d’entre elles sont victimes de discrimination. » d’après l’étude de l’Agefiph. Et n’étant pas tenu de divulguer leurs difficultés car il s’agit d’une question personnelle, 25% d’entre eux n’indiquent pas leur déficience visuelle lors de candidatures et 26 % des personnes en poste n’en parlent pas dans leur entreprise.  

Solutions et aménagements

Les aides

Bien que les personnes déficientes visuelles soient tout à fait capables de contribuer efficacement au sein d’une entreprise, les employeurs hésitent encore en partie à cause d’une perception erronée que cela pourrait entraîner des coûts.  

En effet, leur intégration doit comprendre des aménagements adaptés du poste de travail, de la formation et de la sensibilisation au sein de la structure. Mais des subventions pour financer ces aménagements existent et ces aides sont à retrouver auprès l'Agefiph (pour le secteur privé) et le FIPHFP (pour le secteur public). Par ailleurs, des prêts de matériels sont aussi possibles !

Les aménagements

Concernant les aménagements possibles, des équipements spécialisés peuvent être utilisés pour réduire la fatigue oculaire et augmenter le confort de l’utilisateur. Pour n’en citer que quelques-uns, il y a les claviers à gros caractères ou en brailles (ce qu’on appelle les plages braille), les loupes, télé-agrandisseurs et vidéo-agrandisseurs (tels que Magic Sight), les logiciels adaptés aux revues d’écran avec synthèse vocale, etc.  

Dans tous les cas, il est possible et même recommandé de travailler avec des ergonomes et des spécialistes en déficience visuelle pour évaluer les besoins spécifiques de l’employé et d’adapter le poste de travail en conséquence.

Concernant l’ergonomie, au même titre que pour un employé sans handicap visuel, le positionnement de l’écran, la position assise au bureau, l’éclairage du poste de travail et l’utilisation de filtres anti-reflets seront à prendre en compte afin d’offrir un confort optimal au travailleur.  

La formation

Un point à ne pas négliger pour réussir l’intégration et l’inclusion d’un collaborateur déficient visuel est la formation de ses équipes. Activateur de progrès a réalisé une production très intéressante pour présenter les solutions qui existent pour concilier le handicap visuel et l’emploi. Dans celle-ci, il est possible de retrouver des conseils pour collaborer avec un collègue déficient visuel.  

Notamment le fait de se nommer lorsqu’on salue son collègue, de ne pas encombrer les lieux de circulation et de fermer ou de laisser les portes grandes ouvertes, de signaler les obstacles qui pourraient être à hauteur de visage et donc non identifiables avec une canne blanche, ne pas toucher le chien-guide s’il est en plein travail et penser à envoyer les supports présentés en réunion en amont dans une version accessible.  

L’ensemble de ces éléments mis en place seront un excellent chemin vers une insertion réussie de votre employé !

Avantages de l’embauche d’une personne DV

Pour les employeurs, majoritairement sceptiques à l’embauche de personnes en handicap visuel, il est important de rappeler les avantages que cela pourrait leur apporter.

  1. Vous allez diversifier les compétences au sein de votre entreprise en intégrant des employés motivés et consciencieux.  
  1. Vous allez démontrer l’engagement social de votre entreprise en améliorant au passage son image car recruter une personne handicapée est un geste fort pour faire évoluer les mentalités et cela participe à la lutte contre les discriminations ;
  1. Vous vous donnez la possibilité de trouver plus de candidatures. Une chance, notamment pour les secteurs en pénurie de main-d’œuvre ;
  1. Vous verrez vos contributions à l’Agefiph être réduites voire supprimées. Pour rappel, en France, toute entreprise de plus de 20 salariés a l’obligation d’avoir un taux d’emploi de personnes handicapées de 6 % ;
  1. Vous bénéficierez d’aides financières facilitant l’intégration de votre nouveau collaborateur déficient visuel, comme précisé précédemment.

Tous unis pour l’inclusion professionnelle

Beaucoup reste encore à faire pour garantir l’accès à l’emploi pour les personnes aveugles et malvoyantes. Les entreprises doivent intensifier leurs efforts pour mettre en place des aménagements adaptés, pour s’engager davantage dans la formation et la sensibilisation. Le but est de démanteler toutes les barrières à l’emploi pour les personnes en situation de handicap visuel.  

Enfin, il existe des accompagnement à ne pas négliger pour les personnes déficientes visuelles et les entreprises. Des organisations et associations comme la Ligue Braille, l’association Valentin Haüy, l’Agefiph et le FIPHFP sont là pour vous soutenir et offrir des ressources pour faciliter l’intégration professionnelle.  

L’emploi doit être accessible à tous.

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