L’inclusion scolaire des élèves déficients visuels est une priorité qui ne peut plus attendre. Chaque jour, ces élèves se heurtent à des défis majeurs qui pourraient freiner leur éducation. La France a fait un bond en avant avec la loi de 2005 sur l’égalité des droits et des chances, ouvrant la voie à une meilleure accessibilité scolaire. Des accompagnants comme les AESH sont là pour les soutenir, mais est-ce suffisant ? Les défis persistent : formation des enseignants limitée, manque d’outils adaptés et trop d’enfants encore relégués à des établissements spécialisés faute d’un soutien suffisant dans les classes ordinaires.
Dans un article précédent, nous avions évoqué les avancées réalisées, tout en soulignant que le chemin restait encore long. Le véritable défi réside dans un enseignement adapté qui garantit à chaque élève déficient visuel un accès équitable à la réussite, au même titre que leurs camarades. Les outils numériques et les technologies d'assistance sont de formidables alliés, mais encore faut-il qu’ils soient intégrés efficacement dans le quotidien scolaire. Imaginez une éducation où les besoins spécifiques de chaque élève sont pris en compte dès le départ, où la réussite ne dépend plus de la vision, mais de la volonté d’apprendre et des ressources mises à disposition. C’est cette vision inclusive que nous devons atteindre.
De ce fait, nous vous proposons de mieux comprendre les besoins spécifiques des élèves déficients visuels, ainsi que les parcours à suivre pour devenir enseignant spécialisé ou AESH afin de contribuer à leur réussite scolaire.
Comprendre les élèves déficients visuels et leurs besoins spécifiques
Les élèves déficients visuels présentent une diversité de besoins en fonction de la nature et du degré de leur déficience. D’un côté, la malvoyance désigne une vision partielle, souvent limitée à une faible perception de la lumière ou des formes floues. Ces élèves peuvent rencontrer des difficultés à lire des textes imprimés ou à suivre des présentations visuelles en classe. De l’autre, la cécité totale implique l’absence complète de vision, nécessitant des méthodes d’apprentissage tactiles ou auditives pour permettre l’accès à l’information.
Les impacts sur l'apprentissage sont considérables. La lecture et l’écriture, qui se font traditionnellement par voie visuelle, deviennent des processus complexes. Les malvoyants bénéficient souvent de textes agrandis ou de logiciels d’agrandissement, tandis que les aveugles ont besoin de supports braille et d'outils de synthèses vocales. Le numérique a,par ailleurs, facilité l'accès aux contenus pédagogiques grâce aux tablettes et lecteurs d'écran.
Les besoins pédagogiques de ces élèves ne se limitent pas aux outils. L'environnement scolaire doit aussi s'adapter : une organisation claire et un espace facilement navigable aident à limiter la confusion et favorisent l'autonomie. La compréhension et la patience sont des clés dans l’accompagnement de ces élèves, tout comme la capacité à différencier les méthodes pédagogiques. Adapter les exercices, permettre plus de temps pour certaines tâches et utiliser des supports sensoriels sont des stratégies essentielles pour garantir une éducation équitable.
Le rôle de l’enseignant est donc central. Outre la maîtrise des outils technologiques, il doit aussi savoir ajuster son approche en fonction de chaque élève. La pédagogie différenciée, qui prend en compte les forces et les faiblesses de chaque élève, permet de créer un environnement d'apprentissage inclusif et enrichissant pour tous.
Pour en savoir plus, nous vous invitons à regarder la série de vidéos de la chaîne Direction Générale de l'Éducation et des Enseignements de la Polynésie française, dont nous vous proposons le premier épisode ci-dessous.
Les métiers de l'enseignement et du soutien aux déficients visuels
Il est difficile de chiffrer précisément le nombre de professeurs formés à l'enseignement des élèves déficients visuels en France, mais leur rareté est bien réelle. Dans certaines zones, notamment rurales, le manque de spécialistes est criant. Selon un rapport de l'ANPEA, les inégalités géographiques rendent l’accès à ces enseignants encore plus difficile pour de nombreux élèves.
Le CAEGADV (Certificat d'Aptitude à l'Enseignement Général des Aveugles et Déficients Visuels) est l'une des formations clés, mais elle reste insuffisamment répandue pour répondre à tous les besoins. De plus, les délais d’attente pour accéder à un enseignant spécialisé sont parfois longs, laissant certains enfants sans soutien pédagogique adapté pendant de trop longues périodes. Cette pénurie met en lumière l’urgence de renforcer les effectifs et d'élargir l’accès à la formation.
Pour les enseignants qui se lancent dans cette spécialisation, la formation est exigeante (3 ans à l'INJA de Paris ou au CNFEDS de Chambéry) mais ô combien importante. Le CAEGADV permet d’acquérir les compétences nécessaires pour accompagner les élèves dans leur apprentissage, notamment dans l'utilisation du braille ou des outils numériques adaptés. Des diplômes complémentaires comme le Master Accessibilité et éducation inclusive permettent de se perfectionner, notamment sur l’aspect psychologique et technique de l’inclusion.
À savoir, qu'il existe aussi d'autres certificats : le CAEMADV pour l’enseignement musical des aveugles et le CAFPETADV afin de pouvoir devenir professeur d’enseignement technique auprès de personnes aveugles et déficientes visuelles.
En plus des enseignants, les AESH (Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap) contribuent grandement à l'autonomie des élèves. Leur mission ne se limite pas à accompagner les élèves dans leurs déplacements ou leur lecture, ils créent un véritable lien entre l'élève, ses enseignants et ses besoins spécifiques. Embauchés sous contrat de 3 ans, renouvelable, ils deviennent des partenaires essentiels pour favoriser l’inclusion scolaire et l’autonomie des élèves, tout en s’adaptant à chaque situation.
La réussite repose aussi sur une collaboration étroite entre enseignants, parents et professionnels du secteur médico-social. Orthoptistes, ergothérapeutes et autres spécialistes participent à l’adaptation des parcours pédagogiques, assurant ainsi que les besoins individuels de chaque élève sont pris en compte.
L’importance d’une éducation inclusive pour les déficients visuels
L’éducation inclusive pour les déficients visuels a franchi des étapes importantes, mais chaque avancée ouvre de nouvelles perspectives. Les écoles sont de plus en plus conscientes des besoins spécifiques de ces élèves et les réformes ont permis des progrès considérables.Cependant, le défi reste immense : l’accès à des outils adaptés, la formation des enseignants et l’intégration complète des élèves en milieu ordinaire doivent encore être renforcés.
Ensemble, poursuivons les efforts pour bâtir une école où chaque élève, aveugle ou malvoyant, trouve sa place. Offrons-leur une éducation sur mesure qui ne se contente plus d’adapter, mais d’innover pour leur réussite.
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