Préserver son autonomie est l’un de nos premiers objectifs en tant qu’être humain. Mais qu’en est-il lorsqu’on est déficient visuel de naissance ou qu’on le devient au cours de sa vie ? Si tel est votre cas, nous avons souhaité vous proposer un article pour vous prodiguer des conseils afin de vous aider à conserver votre indépendance, votre confiance en vous et votre créativité culinaire.
Une cuisine bien aménagée et pensée
Lorsqu’on est malvoyant, cuisiner est toujours possible. Il faut simplement ajuster et concevoir cette pièce afin qu’il soit naturel de s’y déplacer, et ce, de manière sécurisée.
Pour cela, il est nécessaire de placer les meubles de cuisine et les appareils électroménagers de manière logique et ordonnée afin que chaque élément soit à sa place et facilement mémorisable. Les rangements doivent également être placés à une hauteur accessible pour faciliter la recherche et la manipulation des objets.
Côté sécurité, envisager un sol antidérapant (vinyle ou PVC) peut être une excellente option. L’idée est de réduire les risques de chutes, notamment lorsqu’on transporte un plat chaud ou une gamelle remplie d’eau bouillante. Des plans de travail de couleur claire et des murs plus sombres vont quant à eux permettre de repérer plus aisément les ustensiles et autres éléments en accentuant le contraste.
Concernant l’éclairage, qui est l’un des points les plus primordiaux, il est essentiel d’éviter d’avoir des zones sombres dans la pièce. Avoir des lampes à LED placées sous les armoires ou tout du moins au-dessus des zones de préparation (plan de travail, évier, gazinière ou plaques de cuisson) permet d’assurer une bonne visibilité. Avec les technologies à commandes vocales d’aujourd’hui, il est aussi possible de pouvoir allumer et éteindre les lumières sans avoir besoin d’interrupteurs.
Une bonne organisation pour s’y retrouver
Être déficient visuel peut signifier beaucoup de choses. Il est possible de voir, mais de façon réduite, ou bien de façon floue et de devoir deviner les éléments qui nous entourent. Mais, il est aussi possible de naviguer dans le noir complet. Pour pouvoir reconnaître les ingrédients ou les ustensiles de cuisine, il est recommandé d’utiliser des repères tactiles et des étiquettes. Par exemple, on peut venir coller des étiquettes adhésives en braille ou en gros caractères sur les pots d’épices, les boites de conserve et les bouteilles. Le but est de pouvoir distinguer leur contenu sans confusion.
Vos ingrédients et autres provisions ainsi étiquetés pourront ensuite être placés dans vos rangements de manière logique. A l’image de la disposition de vos meubles de cuisine, le principe est de pouvoir mémoriser leur emplacement aisément.
Des repères peuvent également être placés sur les boutons de vos appareils électroménagers, comme les commandes d’un four ou d’un micro-ondes. Ce qui permettra rapidement d’identifier et de sélectionner les options ou programmes appropriés.
Et pour aller plus loin, il existe des lecteurs d’étiquettes ! Ces petits appareils sous forme de stylos permettent de coller des étiquettes personnalisées sur différents éléments et de lire ce qu’elles indiquent. Très pratique pour identifier les aliments en cuisine, mais aussi les médications et produits ménagers !
Si vous souhaitez en savoir plus sur ces lecteurs, vous pouvez vous rendre sur la boutique de l’association Valentin Haüy qui en propose ou directement auprès de Voxiweb.
Des ustensiles et outils adaptés
Un autre moyen de faciliter les tâches culinaires pour les personnes malvoyantes réside dans l’utilisation d’outils adaptés. Et les bonnes idées ne manquent pas côté électroménager, praticité et sécurité.
Nous pensons notamment aux plaques de cuisson et micro-ondes parlants ou encore aux balances parlantes. Ces dernières, par exemple, vont annoncer le poids des ingrédients pesés à voix haute. Il existe également des couteaux avec guides pour découper les aliments de manière sécurisée. Et des détecteurs sonores pour indiquer lorsque le niveau d’un liquide est atteint dans un récipient.
Bien entendu, ce ne sont pas les seuls objets innovants et nous sommes persuadés que d’autres verront le jour pour aider les personnes en déficit visuel à cuisiner de manière autonome.
Recettes et livres de cuisine adaptés
Préparer et manger les mêmes repas tout le temps peut vite devenir lassant. Heureusement, les personnes malvoyantes peuvent aussi continuer d’apprendre de nouvelles recettes ! Surtout grâce à des livres de recettes en version audible. La Fédération Suisse des Aveugles et malvoyants (FSA) propose une liste sur leur site où sont répertoriées les recettes qui sont proposées durant leurs cours de cuisine.
Les livres en braille ou en gros caractères manquent cependant à l’appel. Malgré tout, il est possible de se procurer un livre braille de dix recettes simples nommé « La cuisine pour tous ! ». Un joli ouvrage proposé et conçu par Rebecca Bauer et Adeline Richez en 2021.Cette année fut également la mère d’un livre nommé « Cooking Blindly » pour « Cuisiner à l’aveugle » en français. Toutefois, ce dernier, créé à l’initiative de Maggi, une marque de Nestlé, ne semble pas encore avoir dépassé les frontières du Brésil.
Vers une cuisine autonome et sécurisée
En résumé, cuisiner en ayant une vision altérée nécessite des aménagements spécifiques et l'utilisation d'outils adaptés pour garantir la sécurité et l'autonomie. Mais c’est possible tout en continuant à y prendre plaisir ! Bien que nous remarquions encore un manque d’inclusivité côté livres de recettes.
Pour vous aider dans cette tâche quotidienne, Magic Sight propose des lunettes de confort qui font office de télé agrandisseurs polyvalents. Celles-ci ont déjà permis à de nombreuses personnes de retrouver une certaine autonomie dans leur quotidien. Si vous souhaitez en savoir plus sur leur fonctionnement, vous pouvez vous rendre sur notre page dédiée.